Mon plus grand regret ; ne pas être celle que j'aimerais être...

Etre belle, svelte, intelligente, cultivée, drôle, agréable, généreuse, ... et j'en passe, mon "ego" est avide d'être autant de belles choses, il le faut pour être quelqu'un. C'est une question de survie.

Je sais qu'on m'aime à plus ou moins grande echelle, mais quand moi-même je ne m'aime pas ... (quoique, juste une taille 38-40, (allez même 40-42) et je pense que cela me suffirait pour m'aimer). C'est un tout ; quand on est mince on a tout pour soi. Du moins c'est ce dont je suis convaincu, c'est très con je n'oserais même pas en parler à quelqu'un qui meurt de faim ...

Une phrase de Boris Cyrulnik m'a interpellé :

"Quand on arrive au monde on pourrait être tout, mais pour être quelqu'un, il faut renoncer à tous les autres qu'on aurait pu devenir"

Comment renoncer à nos fantasmes ? Comment accepter ? Faut-il renoncer ? ... Je ne sais plus ...  Oui surement ... Quoique ... Abandonner ? Mais pour aller vers quoi ? Vers soi ????? Et puis quoi encore ... Il n'y a rien par là ... C'est vide ...Le desert ... La mort ..

Faire le deuil de ce qu'on voudrait être ... Lâcher prise, ... (cool donnez-moi ma pillule ... pas de pillule !!! merde !!!)

Choisir c'est renoncer. Je ne peux pas, je veux tout ... J'ai des droits ... J'ai trop souffert, j'ai tout accepté, aujourd'hui je demande, NON "J'EXIGE" réparation. On me doit bien çà ... (mais qui me doit bien çà ??? ) ... (.. je n'ai pas de réponse ..).

Dois-je abandonner l'idée d'être un jour celle que j'aimerais être et m'aimer comme je suis ? Une partie de moi sait qu'il le faudra si je veux survivre à moi-même et enfin profiter de tous les bienfaits de la vie. Mais je sais aussi que j'en suis incapable, je suis une inconnue pour moi, si je lâche les commandes je vais peut être droit dans le mur. Et puis de quoi est-ce que je discute si je ne m'aime pas, je ne m'aime pas .. Cà ne se décide pas comme çà, çà se ressent, et voilà ce que je ressent.

Manger me permet de m'accepter, elle étouffe cette insatisfaction de soi que je ressens.

Je ne crois pas être capable de m'accepter et je le regrette, car il arrivera un jour ou je regretterai que ma vie n'ai tourné qu'autour de cette obsession "manger" qui cache en réalité le regret de n'être QUE moi.

Comments

[Meline02]

Je suis heureuse de vous lire à nouveau,après cette petite interruption. Je suis hyperphage moi aussi, mon combat, mes états d’âmes sont tellement proches des vôtres. Perso ce post me parle, je suis en train de travailler là-dessus: apprendre à m'aimer et à m'accepter, à aimer ma silhouette, mon image, à apprécier mon corps tel qu'il est:gros,rond,dodu...me dire que c'est pas grave d'être comme je suis,que même si je n'ai pas le corps dont je rêve,je suis pourtant une fille bien(c'est encore un peu dur d’écrire ça "je suis une fille bien",mais je m'y habitue,parce que petit à petit, je prends conscience que c'est vrai!!)Selon ma sophrologue,tant que je ne serais pas passée par cette étape de l'acceptation de moi,la nourriture restera mon refuge. Parce que même si ça parait absurde, c'est plus facile de se cacher derrière des bourrelets que d'accepter qu'on est quelqu'un de bien et qu'on a des qualités.Parce que nos bourrelets sont une bonne excuse pour ne pas avancer dans la vie,pour ne pas se mettre sur le devant de la scène. Tout ça parce qu'on a peur que le public nous jette des tomates ( j'aime bien les métaphores à 2 francs!). Et alors? ça fera quoi si on se les prend ces tomates? Bah rien de vraiment grave! En plus,on a quand même une chance sur 2 pour que le public applaudisse,pour qu'il apprécie la fille qui est sur le devant de la scène, pas parce qu'elle est mince,mais parce qu'elle est douée!

Alors oui, il faut peut-être renoncer à cet idéal, cet objectif inaccessible de perdre du poids, d'avoir un corps parfait.Parce que c'est justement ça qui nous met dans une situation d’échec perpétuel, de frustration, de colère...toutes ces émotions trop fortes, trop présentes, qu'on ne sait pas gérer autrement qu'en mangeant. Et la boucle est bouclée...on retourne à nos paquets de schokobons et de M&M'S!

Alors c'est pas facile,ça prends du temps, mais ça fait tellement de bien de s'aimer, d'accepter d'être objective sur soi,de pas tout le temps voir ce qui cloche.

Moi c'est la sophro qui m'aide à trouver le chemin,vous ce sera peut-être cette personne que vous êtes allée consulter.

Ayez confiance en vous et regardez vous avec plus de bienveillance.Au début c'est dur, puis après on se rend compte que ça fait du bien de ne plus être en lutte permanente contre soi-même.

Bien amicalement, Emeline (une hyperphage qui commence à s'aimer et qui du coup fait moins de crises!)